Les déchaînés du bocal

LE VERRE, UNE MATIÈRE RECYCLABLE À L’INFINI ?

La rentabilité du recyclage du verre reste tributaire du coût du transport.

Par exemple, un bocal en verre collecté à Valenciennes doit parcourir 182 km pour être recyclé à Reims.
Si selon Verre Avenir, la distance moyenne entre les verreries et leurs clients est de seulement 300 kms, ce chiffre cache de grandes disparités.
Comme en France métropolitaine, la quasi-totalité des usines sont situées sur la moitié Est du pays, une région comme la Bretagne serait la première impactée en cas de descente énergétique.
Par ailleurs, aucune usine de fabrication de pots et de bocaux. n’est répertoriée au nord de la France.

Source : www.verre-avenir.fr/Le-verre-d-emballage/L-industrie-du-verre-d-emballage

Une solution énergivore :

Beaucoup de personnes ont du mal à jeter leurs bocaux. Conscientes de vivre dans un monde aux ressources finies, elles refusent de casser cet objet intact, doté d’une grande valeur d’usage, pour qu’il soit refondu dans des fours qui fonctionnent jours et nuits, 7 jours sur 7 à 1600°.
Elles conservent ainsi leurs pots dans l’attente de leur offrir une seconde vie (usage personnel, troc, …), ce qui peut à terme poser des problèmes de stockage.
De ce fait, collecter les emballages en verre, pour les laver en circuit court en vue de leur réemploi ou de leur réutilisation, permettrait de diviser par 4 la consommation énergétique liée à leur fabrication, de diminuer d’1/3 la consommation en eau et de 79% les émissions de gaz à effet de serre (cf.ADEME).

Un système de collecte et de tri imparfait :

La collecte du verre représente un gouffre financier pour les intercommunalités, dans la mesure où elle génère des coûts qui peuvent être 6 fois supérieurs à ce que peut rapporter la valorisation du verre vendu. Par ailleurs, en France, le verre blanc et le verre de couleur ne sont pas collectés séparément.
Chaque bocal en verre blanc est donc composé majoritairement de matière vierge et la très grande majorité de ceux qui circulent en France sont fabriqués à l’étranger.

EN CONSÉQUENCES

Des risques de tension sur le marché du verre à anticiper

La fin programmée des emballages plastiques à usage unique (législation) et la prise de conscience progressive des consommateurs des aberrations écologiques qu’ils entraînent, poussent l’agro-industrie à s’adapter en se tournant de plus en plus vers les emballages en verre. Un tel revirement n’est pas sans risques :
  • Rupture d’approvisionnement d’emballages pour les producteurs locaux
  • Pénurie de calcin (verre cassé à recycler)
  • Pénurie de sable (matière première indispensable à la fabrication du verre) et donc dégradation accrue des fonds marins
  • Hausse des prix, …

Il est de plus en plus urgent de penser « réemploi » pour éviter que la demande en verre ne crée à son tour des désastres écologiques irréversibles. Par ailleurs, il convient de rappeler qu’une rupture d’approvisionnement en pots et bocaux aurait des répercussions désastreuses sur la conservation et le transport de la nourriture même en circuit court et donc sur la capacité de la population à assurer sa propre subsistance.

L'IMPACT SYSTÉMIQUE